Bonjour
Hélène Rice, je suis heureuse de vous inviter sur le blog des
éditions Philomèle. Je vous ai concocté quelques questions
croustillantes pour les lecteurs les plus curieux...
Bonjour
Lucile et merci pour cette invitation !
Comment
êtes-vous tombée dans l'album de jeunesse ?
Tombée,
oui c'est un peu ça... à force d'en lire, à mes enfants, à mes
élèves... à partir du moment où j'ai pris conscience du pouvoir
étonnant de cet objet. J'adore cette double narration, en mots et en
images, ce travail en binôme avec un(e) illustrateur(trice), cette
possibilité de faire entrer très tôt et facilement les enfants
dans le plaisir littéraire.
Ecrire
pour les enfants peut permettre d'attiser leur curiosité, de les
accompagner dans la vie (façon doudou), de les faire rêver, rire,
imaginer... Que souhaiteriez-vous transmettre à vos lecteurs en
herbe ?
Je
ne suis pas douée en littérature doudou ou en messages à
transmettre. J'essaie d'écrire des livres ouverts, dans lesquels on
peut piocher, qui laissent une place à l'interprétation. Ce sont
des livres "point de départ" destinés à amorcer un
questionnement.
Selon vous, pouvons-nous écrire sur tous les sujets en ce qui
concerne la littérature de jeunesse ?
Sûrement.
Tout est dans le comment, par qui, pour qui, pourquoi....
Pouvez-vous
nous parler de votre travail d'écriture ? Quelle est votre
recette pour un album réussi ?
Je
commence tout juste à avoir une idée de ce que pourrait être un
vrai travail d'écriture. Jusqu'à présent, j'ai plutôt écrit pour
échapper au travail, pour m'amuser et amuser mon entourage, donc une
écriture spontanée. Le travail venait après, quand il fallait
relire, laisser poser, analyser ce que le texte véhiculait
d'inconscient, trier, jeter, etc. Maintenant, c'est le contraire, je
pense le livre en détails, de bout en bout, avant de commencer
l'écriture. Moins spontané, plus structuré.
La
recette de l'album réussi.... on la connaît tous en théorie : un
livre simple mais complexe, accessible mais intelligent, marrant mais
pas creux, touchant mais pas manipulateur.... Quant à la
pratique....
Quelle est votre principale source d'inspiration ?
Tout
et n'importe quoi. C'est plutôt un état d'esprit, une sorte de
veille semi-consciente qui filtre le quotidien : mots d'enfants,
images, musiques, lectures, événements, émotions... Parfois, une
idée réveille le capteur Gammaray situé dans l'aire associative
de Padingtonstein (cortex postérieur de l'hémisphère Sud). A
partir de là, un système d'engrenage complexe s'active, avec pour
corollaire, si tout se passe bien, l'écriture d'un mot ou deux sur
le dos d'un ticket de caisse.
Que
lisiez-vous enfant ?
Je
lisais comme une boulimique, tout ce qui me tombait entre les mains,
des centaines de livres vides et même pas drôles qui ne me
parlaient pas. Un peu comme dans la chanson des Smiths "Hang the
DJ" ("Pendez le DJ, car la musique qu'il passe ne m'apprend
rien sur ma vie"). Mais j'ai persévéré et j'ai eu la chance
de découvrir les Paroles de Prévert dans la bibliothèque
familiale.
J'ai
aimé ne pas tout comprendre, et pour la première fois j'ai eu
l'impression qu'on me parlait avec un peu de vérité.
Pouvez-vous nous parler de votre travail avec l'éditeur-trice et
l'illustrateur-trice ? Comment procédez-vous pour faire naître
un album ?
A
chaque livre son histoire. Pour "Simon et Naslat" et "Le
jour d'avant", c'est une image de l'illustratrice (Ninamassina
et Lydie Sabourin) qui a déclenché l'histoire. L'image originale
n'est d'ailleurs plus dans l'album, mais l'ambiance, le ton étaient
déjà présents. Je leur ai donc proposé un texte en écho à leur
image, elles l'ont adopté et ont eu carte blanche pour la suite.
Pour "Jean-Pierre la brebis", le texte est venu en premier,
il a intéressé Alice Bouillard qui m'a proposé une idée de
traitement et de scénario graphique. Elle a ensuite crée tout
l'univers visuel de l'album et cette sorte de deuxième narration par
l'image que je trouve vraiment géniale. Ces trois albums ont été
proposés aux éditeurs comme un concept texte-images et ont été
acceptés tels quels avec enthousiasme.
Ce
sont trois expériences de vraies collaborations.
Pour
mon premier roman, c'est un peu différent. C'est l'éditeur qui a
choisi l'illustrateur et je n'ai pas été déçue. Antoine Deprez a
fait un magnifique travail d'illustration, assez conséquent
d'ailleurs car le roman est illustré de bout en bout.
Quel est
votre dernier coup de cœur en littérature de jeunesse ?
J'ai adoré
"Good Bye Berlin" de Wofgand Herrndorf , un roman ado
traduit de l'allemand, édité chez Thierry Magnier. C'est une sorte
de road movie un peu dingue, poignant et authentique. Il y a du
Salinger dans ce livre, il sonne particulièrement juste.
Si vous
deviez choisir 2 livres à emporter sur une île déserte, quel
serait votre choix ?
Oh
la colle ! Peut être des livres que je n’ai pas le courage de lire
dans la vie réelle, comme l'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert
ou Oui Oui et le gendarme.
Un petit mot sur vos projets en cours ? Ou est-ce top secret ?
Un
nouvel album à paraître en septembre 2014 chez un bel éditeur avec
un super illustrateur... et puis beaucoup de projets en cours qui
mûrissent tranquillement.
Merci Hélène Rice d'avoir joué le jeu. Il est toujours agréable d'en savoir un peu plus sur les personnes qui se cachent derrière les livres qu'on aime :)
Un petit tour par ici pour découvrir le magnifique album Simon et Naslat publié chez Philomèle et un petit tour par là pour visiter le blog d'Hélène Rice.
Bonjour Hélène Rice, je suis heureuse de vous inviter sur le blog des éditions Philomèle. Je vous ai concocté quelques questions croustillantes pour les lecteurs les plus curieux...
Un petit tour par ici pour découvrir le magnifique album Simon et Naslat publié chez Philomèle et un petit tour par là pour visiter le blog d'Hélène Rice.